Pour changer, aujourd’hui je vous parle d’un livre de recettes ! Mais un livre de recettes pas comme les autres, comme son nom l’indique, les recettes sont « sans viande ». On pourrait croire que c’est un livre pour végétariens ou végans, mais pas du tout, il est bien destiné aux omnivores.
Outre Manche ce livre s’appelle « Meat Free Monday » (il est paru aussi en France sous la traduction « Lundi sans viande »). A l’origine, il y a l’opération « Un jour sans viande » lancée par Paul McCartney et ses filles Stella & Mary en juin 2009 au Royaume Uni. Par la suite, ils ont sollicité leurs amis célèbres (Jamie Oliver, Emma Thompson…) ou pas en leur demandant de partager leurs recettes sans viande pour la publication de ce livre.
C’est en prenant conscience des effets néfastes des élevages sur l’environnement qu’ils ont décidé d’agir, de faire passer un message et d’essayer de changer les choses. L’idée d’une journée sans viande semble un défi facilement réalisable et accessible à tous dont chaque petit geste compte et s’additionne aux autres. Si la diminution sur les gaz à effet de serre reste abstraite bien que réelle, l’économie d’eau, elle, est quantifiable. Produire un steak nécessite près de 3 000 litres d’eau donc ne pas manger un steak par semaine pendant 1 an dans une famille de 4 représente une économie d’eau de 624 000 litres d’eau sur l’année. Quand on sait que les ressources en eau ne sont pas inépuisables !
Les 52 semaines sont réparties en 4 saisons, pour chacune d’elles, il est proposé :
- un petit déjeuner
- un repas à emporter
- un déjeuner
- un accompagnement ou un en-cas
- un dîner
- un dessert
S’il y a peu de recettes photographiées, chaque double page (2 doubles pages par semaine) comporte une page de recettes et une page de photo, ce qui en fait un beau livre de recettes à feuilleter !
Lentilles du Puy et poivrons rouges rôtis au chèvre, Tarte fine aux petits légumes, Chaussons aux épinards et aux poivrons, Polenta aux champignons et au mascarpone, Samossas aux petits pois et pommes de terre, Röstis aux champignons et œuf poché, Burger de lentilles, pois chiches, cheddar et oignons, Tajine de pois chiches à la harissa,
Cela donne envie non ?
Pour ma part, je remplis déjà le contrat puisque, je cuisine et mange largement plus que 2 repas sans viande par semaine. Certains sont avec une quantité très limitée de viande (pommes de terre au four façon tartiflette avec 100g de lardons pour 4) et d’autres sont carrément sans viande (tarte à la ratatouille, gratin de courgette au chèvre, pizza baguette, soufflé au fromage…). Outre le fait de préserver ses artères, manger moins de viande permet de manger de la viande de meilleure qualité, bien meilleure gustativement mais élévée dans un meilleur respect de l’animal (poulet élévé en plein air plutôt qu’en batterie). Mon objectif est de cuisiner moins de viande et surtout de transmettre à mes enfants une culture culinaire sans viande.
Notre alimentation moderne centrée sur la viande a recours à l’élevage industriel intensif mais aussi à la monoculture intensive qui provoque déforestation, appauvrissement des sols, disparition des cultures vivrières des populations locales… afin de nourrir le bétail que l’on mange. Face à la croissance démographique mondiale, à l’introduction de viande dans les repas des pays en voie de développement, à la diminution des terres cultivables et des ressources naturelles, la terre ne pourra pas nourrir toute la population mondiale avec des repas carnés mais par contre elle est tout à fait capable de nourrir des milliards d’êtres humains se nourrissant principalement de végétaux et de céréales. Donc manger moins de viande peut préserver la santé, la planète et nourrir l’humanité.
Ce n’est pas si facile de changer ses habitudes car la viande est l’élément central du repas autour duquel on articule l’accompagnement, l’entrée et le dessert. On peut très vite avoir l’impression d’un manque. Pour cuisiner sans viande, il faut donc utiliser d’autres codes qu’un repas avec viande pour ne pas avoir l’impression de ne manger que l’accompagnement et ne pas penser ou entendre « elle est où la viande ? » ou encore « y a pas de viande ? » ce qui pourrait arriver avec un assiette de pâte au beurre et un peu de gruyère râpé mais pas avec un gratin de pâtes aux fromages.
Précédé d’une entrée colorée et clôturé d’un dessert qui sort de l’ordinaire, un plat sans viande devrait remporter un franc succès !
Ce que j’aime dans ce livre :
- les ingrédients sont ceux que l’on utilise d’habitude et non des produits spécifiques pour les végétariens
- les recettes peuvent être déclinées à d’autres parfums
En résumé, ce livre ouvre une porte sur un monde culinaire alternatif savoureux et coloré, bon pour la santé et notre planète !
« Une journée sans viande » – Livre de recettes collectif
Paru aux Editions de La Martinière en 2012 – 240 pages