Une femme en blanc de Janine Boissard !

Au milieu des années 90, Margaux Lespoir, 33 ans, est chirurgienne à La Chartreuse, un petit hôpital de province. Bien que promise à un grand avenir, elle a fait le choix de travailler dans un hôpital de proximité plutôt que dans une clinique privée. Elle préfère soigner, sauver tous ceux qui en ont besoin. Malheureusement, l’hôpital de Chatenay est trop petit pour remplir les nouveaux critères de quotas et de rentabilité pour réduire le déficit de la sécu. La nouvelle vient de tomber : le service des urgences et celui de la maternité sont menacés de fermeture.

Si Margaux ne travaille pas aux urgences, elle doit parfois opérer en urgence comme cet enfant qui arrive en détresse respiratoire. Pas le temps d’opérer sinon il sera trop tard, elle pratique une trachéotomie et sauve le petit Marc-Antoine. Ou encore un jeune de 19 ans fauché par une voiture dont le conducteur a perdu le contrôle. Malheureusement, l’hémorragie interne est trop importante pour sauver le jeune Karim.

Livre Une femme en blanc de Janine Boissard paru aux Editions Laffont en 1996 sur le thème des soignants

Fille du cru et fille de paysans, Margaux est très attachée à l’hôpital de proximité qui soigne aussi bien les plaies du corps que celles de l’âme des petites gens. Elle aime se mettre à la portée de ses patients à qui elle explique l’opération qu’elle va pratiquer car expliquer et rassurer contribuent aussi à la réussite d’une opération. Issue d’un milieu modeste, elle ne s’est jamais sentie à l’aise avec le milieu bourgeois dont sont souvent issus ses pairs. Elle se sent plus proche et plus à l’aise avec les infirmier(e)s, les aide-soignant(e)s avec qui elle partage le repas à la cantine mais aussi l’amitié comme Marie, un rayon de soleil venue des Antilles ou Jordan un réfugié libanais.

Le personnel de l’hôpital et les habitants de Chatenay et de ses environs se mobilisent pour sauver leur hôpital. Fille de paysans, femme, mère célibataire, chirurgienne le quotidien de Margaux est depuis toujours un combat. C’est donc naturellement qu’à la suite d’un article dans le journal local, elle se retrouve propulsée en avant, médiatisée et qu’elle devient l’égérie du combat pour sauver La Chartreuse.

C’est la parution de cet article qui permettra à Bernard de Montpensy, chef cuisinier et fils d’un grand propriétaire viticole, de la retrouver. Lors d’une sortie au restaurant avec ses amis épicuriens, elle a fait sa connaissance et est tombée sous son charme. Elle ne se doutait pas que le coup de foudre était réciproque. Elle n’avait pas connu une telle attirance depuis des années, en fait depuis sa relation avec le père de son fils.

Margaux était en 3ème année de médecine lorsqu’elle rencontre et tombe follement amoureuse de Benoît Duriez un étudiant en médecine. Quand elle tombe enceinte, ce dernier a peur de ce que diront ses parents. Elle décide de garder l’enfant et de l’élever seule. Aujourd’hui, Eric âgé 11 ans n’est pas un pré-ado comme les autres, il ne peut pas jouer au foot ou faire du vélo comme ses copains à cause de sa jambe restée en équerre suite à une infection au genoux par un staphylocoque. Une opération au moment de la puberté est envisageable, Margaux y songe, non pas comme une chirurgienne mais comme une mère, alors elle a peur que l’opération rate et ne laisse Eric handicapé à vie. Alors, elle repousse sans cesse cette idée à plus tard.

Au fil des pages, on partage le quotidien de Margaux fait de joies, de peines, de combats, de réussites, de peurs… Sa vie à l’hôpital, ses amours, sa famille permettent à Janine Boissard d’aborder de très nombreux sujets tels que la gestion de la douleur, la fin de vie et l’acharnement thérapeutique, le sida, l’avortement, l’adoption mais aussi la dépression, la maltraitance ainsi que les relations homme/femme, les classes sociales, la vie des femmes modernes devant conjuguer carrière et vie personnelle ou encore la famille monoparentale, grandir sans père, le handicap, la place et l’importance des parents dans l’éducation, l’avenir et la vie de leurs enfants…

Un bon moment de lecture grâce à une écriture moderne et bienveillante, ainsi qu’une justesse dans la description des situations, des personnages, leur caractère et leurs émotions. Petit coup de cœur pour le personnage de Jeanne son ancienne institutrice, amie et confidente qui est truculent. Une impression d’être dans la vraie vie. Si certains thèmes ont évolués en 25 ans, beaucoup sont toujours d’actualités. Jeanine Boissard aime faire passer des messages par son écriture et ainsi faire réfléchir ses lecteurs. Ici, le principal message est qu’à chaque moment de sa vie l’être humain a besoin d’être reconnu pour exister.

Un livre à découvrir ou à relire !

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Au début du confinement, je n’avais pas vraiment de livres à lire sous la main et je regrettais de ne pas avoir anticipé en faisant un emprunt conséquent à la bibliothèque. Jusqu’à ce que ma fille me demande d’aller lui en chercher un, je n’avais pas pensé à piocher dans mes livres stockés au grenier. En fouillant, je suis tombée sur ce livre dont le thème sur les « soignants » était tout à fait dans l’air du temps. Si je ne me souvenais plus de l’histoire lue il y a plus de vingt ans, j’en avais conservé le souvenir d’un bon moment de lecture et le vague souvenir d’une sérié télé adaptée de ce roman. Une petite recherche sur internet m’a confirmé que ce livre, l’un des best-sellers de Janine Boissard, a été adapté pour la télévision en une série de 6 épisodes avec Sandrine Bonnaire dans le rôle de Margaux diffusée sur France 2 en 1997.

Cette lecture m’a donné envie de relire un autre best-seller de Janine Boissard lu dans les années 80 : la saga « Esprit de famille » publiée à la fin des années 70 racontant la vie d’une famille composée de 4 sœurs âgées de 13 à 20 ans. Un grand feuilleton avait aussi été tiré de cette saga.

Une femme en blanc

Roman de Janine Boissard

Paru aux Éditions Robert Laffont en 1996 (Mon édition est celle du Club France Loisirs et inclut une jolie nouvelle intitulée Jeanne R. ) – 481 pages

ISBN : 2-7441-0255-5

L’école buissonnière de Nicolas Vanier !

1922, Paul Caradec a 11 ans et mène une vie tranquille à Saint Denis où il vit seul avec son père. Ses journées sont rythmées par sa vie d’écolier, ses copains et son goût pour l’aventure et les voyages au travers des romans de Jules Verne et de Jack London qu’il dévore, jusqu’à ce que son père Jean Caradec, employé de la compagnie des chemins de fer, soit réquisitionné par l’armée pour la construction d’un nouvelle voie ferroviaire en Algérie. Orphelin de mère, il est alors confié à Célestine Borel, l’ancienne nourrice de sa mère qui vit en Sologne où elle travaille au service du Comte de la Chesnaye, tout comme son mari le garde-chasse du château.

livre l'école buissonnière roman de Nicolas vanier XO Editions Nature Sologne

En 1910, Mathilde croise le chemin d’un jeune cerf puissant de 3 ans à peine qui à condition d’échapper aux battues deviendra un mâle exceptionnel, un 14 cors voir plus…

A son arrivée, Célestine lui explique que pour tout le monde il s’appelle Paul Castagne et qu’il est le fils du neveu de sa cousine. Paul obtempère, bien qu’il ne comprenne pas pourquoi il ne peut pas dire qu’il est Paul Caradec fils de Jean et Mathilde Caradec.

Les débuts sont difficiles avec le Père Borel qui voit d’un mauvais œil l’arrivée sous son toit du petit parisien maladroit et empoté qui ne connait rien de la vie à la campagne. Tout comme avec les enfants du village qui chahutent le « Parigot tête de veau ».

Célestine lui ayant interdit de traîner près du château car Monsieur le Comte déteste les enfants, alors pour échapper aux enfants, au Père Borel et à l’ennui, Paul part tous les jours explorer la campagne où il va faire de belles rencontres. Celle de Totoche, le braconnier le plus rusé du pays et l’ennemi juré du Borel qui bien qu’il ne veuille pas s’embêter avec un mioche dans les pattes est séduit par le petit Paul. Entre l’homme des bois et le gamin des villes va s’installer une grande amitié. Paul fait aussi la connaissance de Bella, une jeune gitane dont il partagera les jeux et dont il tombera amoureux. Et malgré les recommandations de Célestine, Paul et Monsieur le Comte se rencontreront, un lien se tissera entre eux autour de l’amour des livres et de la nature.

L’été et l’automne 1922 seront un tournant dans la vie de Paul. Il va vivre des moments forts, apprendre les secrets de la nature, prendre goût à la liberté… Paul découvrira aussi les mensonges et les non-dits autour de ses origines, l’histoire d’amour de ses parents.

Les mois ont passé, son père est de retour. Paul aura beaucoup de mal à quitter la Sologne où il aura vécu plein d’aventures.

Une belle histoire, des personnages vrais et attachants, de l’humour, de l’émotion et un grand bol de nature !

Un livre qui ravira les amoureux de la nature car celle-ci est plus qu’un décor à l’histoire, elle a une place centrale dans la vie des personnages, dont chacun d’eux a une vision différente. Il y a ceux qui pillent la nature tels les braconniers qui en font un commerce ou les parisiens dont c’est un loisir sans règles ni respect et puis il y a ceux qui aiment et respectent la nature en prenant ce dont ils ont besoin ou ce qu’il est nécessaire de prendre, tels Totoche, Borel et Monsieur Le Comte ayant une vision et une relation différente avec la nature mais toujours dans le respect.

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Véritable coup de cœur pour ce roman, l’un de mes préférés de Nicolas Vanier, le meilleur de ses romans qui ne parlent pas du Grand Nord.

Après avoir écrit de nombreux livres sur « les terres d’en haut », Nicolas Vanier retourne à ses racines, la Sologne où il a grandit. Au fil des pages, il nous livre son amour pour la Sologne et pour la Nature.

A lire et à relire pour passer un agréable moment au rythme de la nature, des saisons, loin de notre monde qui va trop vite.

L’école buissonnière

Roman de Nicolas Vanier avec la collaboration de Virginie Jouannet et de Diane Vanier d’après le scénario du film écrit par Jérôme Tonnerre et Nicolas Vanier

Paru chez XO Éditions en 2017 – 405 pages

Donne-moi des ailes de Nicolas Vanier !

Le dernier film de Nicolas Vanier « Donne-moi des ailes » vient de sortir au cinéma. Ce film fiction est inspiré d’une histoire vraie, celle de Christian Moullec un amoureux des oiseaux migrateurs qui voue sa vie à sauver les espèces en voies de disparition.

En 1995, il projette de réintroduire des oies naines en Suède en les habituant à voler près de son ULM afin de leur apprendre un nouvel itinéraire de migration moins dangereux que celui qui a causé leur disparition. Le projet débute avec des oies nonnettes apprivoisées et réussit en 1999 avec des oies naines sauvages ayant appris un nouveau chemin migratoire. Pour sauver l’espèce, il aurait fallu renouveler plusieurs fois l’aventure pour réintroduire 500 oies, malheureusement le projet est resté sans suite faute d’avoir obtenu toutes les autorisations des pays concernés.

Loin d’en rester là, Christian Moullec participe à des films sur les oiseaux et surtout pour sensibiliser le grand public, il crée une association Vol en V, qui propose des baptêmes en ULM et montgolfière avec les oies. En octobre 2017, c’est un client un peu particulier qui effectue un vol avec les oies. Il s’agit de Nicolas Vanier qui en ressort émerveillé et décide de réaliser un film et un livre !

roman Donne-moi des ailes de Nicolas Vanier d'après le film sorti au cinéma le 9 octobre 2019

Le livre :

Thomas Le Tallec, un adolescent de 14 ans, vit un passage difficile depuis la séparation de ses parents. Lorsque son père est parti vivre à 800 km de lui, il s’est senti abandonné et s’est réfugié dans sa bulle, son petit monde d’ado composé de jeux vidéos et de réseaux sociaux, délaissant ses études. A l’approche des vacances de Pâques, son redoublement de la troisième semble inévitable. Sa mère Paola qui a de plus en plus de mal à supporter leurs relations tendues, décide de passer le relais le temps des vacances à son ex-mari.

En arrivant chez son père, en Camargue, Thomas découvre un monde opposé à son quotidien parisien. Son père habite une ferme isolée au bord d’un marais avec la nature à perte de vue. D’emblée, il boude pour marquer son mécontentement d’être là et lui faire payer l’abandon. Les premiers jours sont difficiles, sans connexion internet pour pouvoir jouer aux jeux vidéos et presque sans réseau téléphonique, il faut grimper en haut d’une tour d’observation, qu’il supplie sa mère de venir le rechercher.

Son père, Christian Le Tallec le laisse bouder et continue les préparatifs pour mener à bien le combat de sa vie. Ornithologue et passionné par les oiseaux, il rêve de sauver une espèce d’oies sauvages en voie de disparition, leur chemin migratoire étant devenu trop dangereux. Son plan, nommé « Projet Odyssée » est d’élever des oies et de leur apprendre un nouvel itinéraire moins dangereux. Après les avoir emmené en Norvège, leur futur lieu de nidification, il leur montrera le chemin à l’aide de son ULM jusqu’au marais de Saint Romain en Camargue, leur lieu d’hivernage. Pour mener à bien son sauvetage, qu’il prépare depuis des années, il a cherché le meilleur itinéraire possible, apprit à piloter un ULM, et s’apprête à imprégner ses futures oies afin qu’elles le suivent comme s’il était leur père. Pour cela, il habitue les œufs au bruit du moteur en leur faisant écouter un enregistrement, il prévoit de s’accoutrer d’une robe de bure à capuche afin de casser sa silhouette humaine pour qu’elles le différencient des autres humains et en particulier des chasseurs.

Intrigué par le hangar où son père passe ses journées, Thomas profite de l’absence de celui-ci pour y jeter un œil. Il découvre l’ULM que son père est en train de monter. Il ne résiste pas non plus à toucher aux œufs. L’un d’eux se fissure, un instant il croit avoir tué un oisillon alors que celui-ci est tout simplement en train de naître. Les autres suivront et s’enticheront de lui et réciproquement.

Les jours passent et la fin des vacances approche mais Thomas ne veut pas laisser ses oies. Il veut participer à l’Odyssée, les accompagner dans leur grand voyage, vivre cette aventure jusqu’au bout. Il ne veut pas rentrer chez sa mère et reprendre sa vie de collégien comme ci tout ce qu’il avait vécu n’était qu’une parenthèse le temps des vacances. De toute façon, sa troisième est fichue. Reste à convaincre sa mère. Malgré ses réticences, celle-ci accepte, à la condition que son fils ne vole pas, car elle ne reconnaît pas son fils tellement son séjour l’a transformé.

Début août, Christian, Thomas et Bjorn, un ami ornithologue qui assurera le soutien logistique au sol lors du grand voyage, et les oies partent en direction de la Norvège. Commence alors une aventure inoubliable !

Mais tout ne se passera pas comme prévu… n’ayant pas obtenu les autorisations nécessaires et ne voulant pas risquer de voir l’espèce menacée disparaître s’il repoussait le projet d’un an, Christian a falsifié les documents espérant que personne n’y regarderait de trop près. Mais c’était sans compter sur un fonctionnaire norvégien pointilleux vouant une haine à Bjorn. A peine arrivés en Norvège, les problèmes commencent, les oies sont en danger…

Au fil des pages, on découvre un homme passionné prêt à tout pour sauver ses protégées, on observe la transformation d’un adolescent qui a trouvé un sens à sa vie, on s’émeut des premiers pas, des premières semaines des oies puis on frissonne lorsque les dangers les guettent ! Des personnages vrais et attachants, une aventure extraordinaire !

Ce livre est aussi un cri d’alarme et une invitation à réfléchir, à agir personnellement, collectivement et politiquement avant qu’il ne soit trop tard ! Trop tard pour les espèces en voie de disparition, pour la biodiversité, pour la planète…

Donne-moi des ailes

Roman de Nicolas Vanier

Paru chez XO Editions en 2019 – 340 pages

Le film :

Je vais rarement voir un film après avoir lu le livre car je suis plus lectrice que cinéphile. Aux images, je préfère les mots qui offrent plus d’intensité, de profondeur aux sentiments et aux émotions.

Mais là j’ai fait une exception car je pressentais que le film serait proche de l’histoire avec le paysage, les vols et les oies en images ! Je n’ai pas été déçue.

Bien sûr, le film occulte une bonne partie des informations concernant la vie des personnages, de leurs émotions ainsi que celles des oies. Dans le livre, toutes les oies ont un petit nom, un caractère propre, les émotions lors de l’Odyssée sont décrites avec plus d’intensité.

Mais, il est impossible de faire rentrer 340 pages dans 1h53. Le film est une réussite : un joli conte écolo, de l’humour, de bons acteurs et de beaux paysages !

Un film qui rencontrera un grand succès auprès des amoureux des animaux, de la nature… A la fin de la séance, le film a été applaudit !

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Le livre et le film se terminent avec le même message :

Plus de 420 millions d’oiseaux ont disparu du ciel européen en moins de trente ans, tandis que le béton et l’asphalte gagnent 80 000 hectares par an dans un pays comme la France.

Aujourd’hui plus que jamais, alors qu’aux dires des experts il reste deux ans pour réagir, il s’agit de rappeler ce proverbe indien :

« Nous n’héritons pas de la terre de nos ancêtres, nous l’empruntons à nos enfants. »

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La bibliothèque des cœurs cabossés -Katarina Bivald

Sara Lindqvist est une jeune libraire suédoise de 28 ans solitaire et mal dans sa peau qui se réfugie dans les livres. Ses seuls amis sont les personnages des romans qu’elle lit jusqu’à ce qu’elle entretienne une correspondance avec Amy Harris une américaine de 65 ans très cultivée vivant en Iowa. Pendant 2 ans, elles échangent lettres et livres. Lorsque la librairie où Sara travaille met la clé sous la porte, Amy invite la jeune femme à lui rendre visite. Munie d’un visa touristique de 3 mois et d’une valise remplie de livres pour Amy, Sara débarque à Broken Wheel petite ville de l’Iowa où elle apprend avec stupeur le décès d’Amy. Elle est accueillie dans la maison de la défunte où famille et amis de celle-ci sont réunis après les funérailles.

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Parce qu’elle est l’invitée et l’amie d’Amy, une personnalité locale très appréciée, elle est conviée à rester séjourner dans la maison d’Amy. Georges un habitant sans emploi est chargé de la véhiculer et dans tous les commerces où elle va, le café ou le repas qu’elle prend lui sont offerts.

Sara découvre une petite ville américaine ayant subi de plein fouet la crise de 2008 où règnent l’amitié, l’entraide, la solidarité et le système D entre les habitants qui ne sont pas partis travailler et vivre à Hope, une grande ville située à 40 km. Elle fait connaissance des habitants tous cabossés par la vie et la crise. La première impression de la ville semble identique à l’image reflétée par Sara … sans charme et morose.

Après quelques jours, où tout lui est offert, Sara a envie de se rendre utile. Il lui vient l’idée de donner une seconde vie aux nombreux livres que possédait Amy. Elle décide de nettoyer l’ancien local d’Amy et d’y installer une librairie avec tous les livres de cette dernière. Les habitants un peu incrédules l’aident en donnant de vieux meubles dont ils n’ont plus besoin. Georges l’aide à nettoyer et repeindre le local. La petite librairie repeinte et agencée, Sara décide de classer les nombreux livres par genres. La collection d’Amy couvrait tous les styles littéraires, de ce fait, il y en a pour tous les goûts, même pour ceux qui ne lisent pas ou ceux qui préfèrent les films. Au départ, les recettes de la vente doivent servir à acheter de nouveaux livres mais très vite Sara propose aux habitants d’échanger le livre acheté contre un autre livre (sans payer). Comme Sara sait trouver le livre qui correspond à chacun, celui qui saura le captiver, la petite librairie devient très vite un lieu incontournable et pour la première fois de sa vie, elle va se faire des amis qui ne sont pas des personnages de romans.

Sara aidée des habitants décide de faire venir les habitants de Hope dans la librairie et dans la ville. Pour cela, ils organisent un grand marché. En devenant le centre d’intérêt, elle prend confiance en elle et s’épanouit ! La ville et ses habitants aussi !

Seule ombre au tableau, le temps file et son visa touristique arrive bientôt à expiration.  Toute la petite ville se mobilise pour qu’elle reste, germe alors une idée folle… celle d’organiser un mariage blanc !

Égrainées au fil des chapitres, des lettres d’Amy nous en disent plus sur elle, la petite ville et ses habitants. Un livre plein d’humour, avec des personnages très attachants, faisant référence à de nombreux livres.

La bibliothèque des cœurs cabossés est le premier roman de Katarina Bivald qui n’est autre qu’une ancienne libraire suédoise. Malgré ses imperfections, ce livre est devenu un best-seller international, grâce à sa jolie couverture et à la forte demande de romans feel good qui permettent de s’échapper de la grisaille quotidienne.

S’il est un peu lent, long, prévisible avec des personnages stéréotypés (le cocu alcoolique, la vieille fille bigote autoritaire, la mère célibataire, un couple d’homosexuels, la féministe rebelle… et un beau célibataire), j’ai passé un bon moment car c’est un roman qui parle de livres, fait la part belle aux relations humaines et qui fait l’éloge des petites communautés très soudées. Bien que datée post crise de 2008, l’histoire pourrait très bien se situer quelques décennies plus tôt car jamais il n’est fait mention d’internet, des réseaux sociaux… Un roman hors du temps ancré dans le monde réel !

Vous l’aurez compris, c’est une lecture légère et facile, à glisser dans sa valise, pour les amoureux des livres ! Si vous cherchez un livre mené tambour battant avec de l’action, des rebondissements, un suspens insoutenable… mieux vaut vous abstenir !

La bibliothèque des cœurs cabossés

Roman de Katarina Bivald

Paru aux Éditions DENOEL en 2015 – 482 pages

Jamais de Duhamel !

Jamais ! Jamais Madeleine ne quittera sa maison… plutôt mourir !!!Bande dessinée Jamais Bruno Duhamel

C’est effectivement ce que redoute le maire de Troumesnil, que l’une de ses plus vieilles administrées ne meurt dans la chute de sa maison située au bord de la falaise qui menace de s’écrouler.

maison au bord de la famaise bd Jamais Duhamel

Sa responsabilité pénale serait engagée.

Mais la nonagénaire aveugle de naissance vivant seule avec son chat, est bien déterminée à ne pas quitter sa maison et à ne pas se laisser faire.

Elle a même de bons arguments qui font froid dans le dos de Monsieur le Maire.

jamais duhamel bd

La femme de ce dernier imagine et met en place un plan qui devrait sauver la vie de la vieille dame, la responsabilité de son mari et sa réputation.

Malheureusement, Madeleine n’est pas dupe et part à la Mairie lui prouver qu’elle ne plaisantait pas ! La situation est risquée et explosive. Un ancien du gipn de Marseille est appelé à la rescousse et un pompier fraîchement débarqué de Seine Saint Denis s’improvise médiateur.

Sur fond de catastrophe naturelle due au changement climatique, se pose le problème de la fin de vie chez soi.

A la fin, un petit making-of nous fait découvrir les différentes étapes de cette bande-dessinée : documentation, recherche de personnages, du crayonné à la mise en couleur.

jamais making of duhamel

Cette bande dessinée drôle et émouvante est une petite pépite qui nous offre un bon moment de lecture grâce à un bon scénario, un joli coup de crayon, beaucoup d’humour, et des personnages attachants. Coups de cœur pour le chat Baltazar, pour le pompier-médiateur pragmatique et bienveillant, et surtout pour le personnage de Madeleine qui est vraiment truculent !

A lire et à relire !

Jamais

Bande dessinée de Bruno Duhamel

Parue en 2018 chez Bamboo Édition – Collection Grand Angle – 56 pages